Charles-Edouard, Firmin CHESTERTON et Margareth CHESTERTON née FORESTIN ont l’immense plaisir de vous annoncer la naissance de leur merveille, Appolonie, Margareth CHESTERTON, ce 2 mars 1884. L’enfant et la mère sont en bonne santé pour le plus grand plaisir du père et des aînés.L’avis de naissance sobre est à l’image de ce couple formé il y a plus de 20 ans. Charles-Edouard issu de la noblesse ambrosienne est tombé sous le charme de la jeune Margareth, serveuse dans une auberge, alors qu’il avait 24 ans et elle à peine 17 ans. Le mariage à peine prononcé, les époux annonçaient déjà l’arrivée de leur premier enfant, un garçon,
Michaël Philippe CHESTERTON (3 juin 1860) devenu depuis un magnifique jeune homme, lieutenant dans l’armée de sa majesté. Quelques années après, le 2 octobre 1866, naissait une petite fille,
Ermeline, Félicity CHESTERTON, rentrée au service du Seigneur au lendemain de sa sortie de l’éducation. Elle est devenue Sœur Marie-Ange.
La venue d’Appolonie a été, pour le couple, une surprise. Elle âgée de 42 ans, lui de 49 ans. Ils pensaient, à juste titre, pouvoir profiter de leur vie à deux mais le destin en a décidé autrement. La petite a été accueillie dans la joie qu’un miracle procure.
Jusqu’à 8 ans, la petite était entourée de ses deux parents pour chaque étape de la vie. Charles-Edouard et Margareth lui ont appris la simplicité, la politesse. Et puis, estimant que l’esprit devait être aiguisé, un précepteur a été engagé pour la suivre jusqu’à sa majorité, jusqu’à son entrée en éducation. M. Augustin LAMPION s’est ainsi vu confier la charge d’enseigner à la jeune fille l’histoire, la géographie, l’ambrosien, les mathématiques mais aussi les convenances, les règles de bienséance. S’il peut constater, aux lendemains de la majorité de la demoiselle, que celle-ci a une tête bien pleine, il se désole de n’avoir pas pu lui apprendre comment une jeune femme destinée à être une épouse de noble doit se tenir.
Appolonie, en effet, a toujours refusé de grandir plus vite que son âge (son refus n’a jamais été explicite, la jeune fille n’est pas une rebelle dans l’âme), estimant qu’elle a droit à une enfance insouciante, celle que ses grands-parents maternels lui ont comptée avant qu’ils ne décèdent.
Et puis, la jeune fille n’est pas pressée d’entrer dans ce monde qui se moque d’elle, ce monde qui la contraint à mettre ses parents dans l’embarras. Elle est consciente d’être une honte pour ceux qui lui ont donné la vie à chaque fois qu’elle commet une maladresse. Mais, elle ne le fait pas exprès, tous ces gens l’impressionnent, lui font peur.
La pire catastrophe dont elle a été à l’origine est celle qui a conduit un des ministres de la cour (Appolonie ne se souvient plus du nom tant elle ne savait plus où se mettre) à l’hôpital. Nerveuse, anxieuse de mal faire, la jeune fille a renversé la théière chaude sur la cuisse de l’homme. Et comme si cela n’était pas assez, elle est restée à regarder le contenant se vider de son liquide brûlant, complètement médusée. Réalisant la maladresse, elle s’était, ensuite, enfuit comme une fusée manquant de marcher sur l’ourlet de sa robe et d’attraper dans sa chute l’un des rideaux. Ce jour-là, madame CHESTERTON s’était mise à pleurer de honte tandis que son mari conduisait le blessé à l’hôpital.
Une autre fois, la jeune fille, emmenée au théâtre par ses parents, a pénétré dans une pièce sans frapper et a interrompu un couple dans une position indécente pour une demoiselle de son âge. Là encore, ses parents ont du se confondre en excuses auprès de l’homme.
Monsieur et madame CHESTERTON avaient fondé les espoirs d’une descendance sur leur dernier enfant. Or, ils en venaient à les perdre tant la demoiselle manque d’assurance, de confiance en elle et commet bourde sur bourde.
Les années passent ainsi, entre pleurs, lamentations et joies (il en faut bien quand même). Puis, viennent les temps troubles qui frappent Ambrosia. La famille envisage de déménager de la capitale. Finalement, rien ne sera fait dans ce sens. Après tout, les CHESTERTON ont leur maison ici, pourquoi devraient-ils aller ailleurs ? La famille n’a pas de patrimoine immobilier, de grandes fortunes, de domaines en tout genre. Non, elle a juste de finances leur permettant d’avoir un train de vie à la hauteur de leur rang. Les parents ont toujours eu une activité professionnelle, ainsi ils ont pu économiser toujours plus et faire fructifier leur argent. Monsieur est un général à la retraite tandis que madame avait en gérance une taverne.
Oui, les CHESTERTON sont des nobles de naissance et fréquentent la cour. Mais, il n’en demeure pas moins qu’ils ont toujours cultivé au sein de leur famille la simplicité en toute chose. Les mauvaises langues accusent Margareth de ce constat. Or, les intimes du couple savent que c’est une volonté de Charles-Edouard de ne pas vivre comme tous ceux de sa caste.
Bref, laissons-là l’histoire de la famille pour revenir à Appolonie.
Depuis l’évasion de l’inspecteur, la jeune fille n’a plus le droit de sortir de la maison. Ses parents craignent que maladroite comme elle l’est, elle se mette dans une situation inextricable. Or, avec le retour de l’ombre dans les rues, autant éviter. L’héritière est bien loin des préoccupations de la capitale s’agissant de ce nouvel être malfaisant, elle tout ce qu’elle voit c’est qu’on l’empêche d’aller rêver dans la forêt, d’aller flâner dans les rues au gré du vent. Du coup, elle lui en veut, à cette ombre. Mais, ne pestera pas, ne s’opposera pas à ses parents. Elle souffre de cette séquestration en silence, comme toujours.
Ses seules bouffées d’air sont celles que lui offre son précepteur. Il lui apporte des livres à n’en plus finir. Les mots lui offrent une porte de sortie, elle en a besoin.
Malheureusement, pour Appolonie, les choses changent autour d’elle. Ses parents s’inquiètent de plus en plus, manifestent leur angoisse face à l’âge fatidique qui approche. Puis, tout éclate le 2 mars 1902, soir des 18 ans de la jeune fille.
« Ma fille, te voilà, majeure. Dans un mois, tu nous quitteras pour gagner les sous-sols du palais et commencer l’éducation propre à chaque noble. »
Aux mots de son père, elle ne peut qu’écarquiller les yeux. Bien évidemment, elle connaît la théorie sur cette étape mais la pensait encore loin. Elle ne répond pas, écoute religieusement ce que ses parents, son frère, sa sœur lui disent. Appolonie ne veut pas grandir et pourtant, encore une fois, elle ne s’opposera à rien.
« Appolonie, tu dois te conduire avec dignité. Me comprends-tu ma fille ? Nous ne voulons pas, ta mère et moi, avoir honte d’être tes parents. » Les mots sont durs et pourtant si empreints de réalité. La jeune fille hoche la tête, des larmes dans les yeux. La soirée ne se passera pas dans la joie et l’insouciance qu’elle avait imaginées.
Le 2 avril 1902, Charles-Edouard, Margareth et Michaël sont là pour conduire Appolonie à la porte du palais (Soeur Marie-Ange n’a pas pu sortir du couvent). Des embrassades sont faites avant qu’un garde vienne récupérer la jeune fille. Aucune affaire ne vient l’encombrer. Les parents ont veillé à ce que la jeune fille n’ait que le strict minimum sur elle. En revanche, ils ont laissé un courrier pour Lilith de Choiseul.
- Citation :
- Majesté, nous vous confions notre fille pour son éducation.
Nous avons choisi de ne pas la charger d’affaires qui lui sont propres. Mais, sachez que si son éducateur ou son éducatrice le désire, les portes de notre maison lui sont ouvertes pour qu’il ou elle vienne choisir ce qu’il convient à Appolonie d’avoir.
Nous tenons, afin d’être le plus honnête avec vous, vous informer de la maladresse chronique de notre fille et de son manque de convenance. Si nous lui avons appris les règles de politesse, si nous nous sommes chargés de lui fournir une éducation intellectuelle, nous avouons notre échec dans l’apprentissage des règles de convenance qui régissent notre rang, et le vôtre.
Notre fille est vierge de toute relation, nous l’avons toujours préservé de la perversité de notre monde. En revanche, si nous savons que l’éducation peut nous la charger, sachez, Majesté, que notre vœu le plus cher c’est qu’elle puisse trouver un mari aimant, qui ne lui tiendra pas rigueur de ses maladresses pouvant parfois se révéler extrêmement embarrassantes.
Avec tout notre dévouement,
Général CHESTERTON.
| ۞ PRÉNOM OU PSEUDO : Plouf ۞ AGE DU JOUEUR : Le trentaine ۞ COMMENT AVEZ-VOUS TROUVELE FORUM ? J’y suis déjà. ۞ LEGUE DE VOTRE PERSONNAGE EN PV Tout dépend l’évolution. ۞ LES MOTS DE PASSES ONT ETE ENVOYE : Oui
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