Comment est ce que je me vois ?
Et bien disons que la discrétion je l'incarne. Je préfère observer, écouter plutôt que de prendre la parole et de me montrer. Alors oui, je peux passer pour un jeune homme effacé mais mon frère aime tellement capter l'attention que je lui concède la place. Aux côtés de mon éducatrice, j'ai développé mon amabilité naturelle à laquelle j'ai ajouté une grande générosité. J'aime faire plaisir aux gens qui m'entourent. Tenir la porte aux dames ou leur faire leurs courses quand elles ne peuvent pas sont des attentions louables. Je ne me vois pas laisser le côté sombre de l'être humain prendre possession de ma vie. J'éprouve tellement de joie en recevant un sourire ou un remerciement. Je suis prêt à donner ma chemise pour aider un malheureux. Ma générosité me perdra dites vous. Je le sais et y consens. C'est dans ma nature.

Mon sens de l'humour ?
Je le pense fin. J'ai une préférence pour le léger, cela sied mieux à ma personnalité. Oui je sais que mon frère est nettement plus sombre dans son humour. Mais que voulez vous ? Être frère n'implique pas être semblable en tout point.

Je me présente. Lazar, cadet de la famille De Plaisant. Vous devez connaître mon frère ? Lucius, le ministre tant craint de la Reine. Et oui c’est mon aîné.

Mon enfance auprès de lui ? M’a-t-il violenté ?
Mais vous n’y pensez pas. Lucius m’a aimé comme un frère. Ses attentions à mon égard étaient nombreuses. Je ne savais jamais quoi faire pour le remercier de tant d’amour. Tout était bon pour lui prouver mon affection en retour.

La mort de mes parents ?
Ce fut une période douloureuse mais pas aussi dure que lors du départ de Lucius pour son éducation. Sans lui, je me sentais seul. J’ai été élevé par des parents éloignés loin d’Ambrosia. Mais malgré la distance, j’écrivais souvent à mon frère. C’était ma seule famille et c’est toujours ma seule famille.

L’éducation ?
Bien sur que je l’ai suivi à compter de mes 18 ans. J’ai été placée sous la responsabilité de Victoria De Seingalt .Une charmante femme qui m’a appris l’écoute et la passion. Elle m’a inculqué l’amour de l’histoire. Je n’étais pas un rebelle. J’ai toujours été docile entre ses mains. Aussi, à la sortie de mon éducation (à 24 ans), suis-je retournée sur mes terres natales pour approfondir l’histoire de ma famille. Mes recherches, je les faisais encore il y a quelques jours.

Pourquoi être venu à Ambrosia ?
Quelle étrange question ! La réponse est simple. J’ai voulu me rapprocher de mon frère. Voyez vous à force de lire et relire les journaux intimes des membres de De Plaisant, je me suis aperçue que l’absence de mon frère à mes côtés me pesait. J’ai ressenti le besoin de venir à sa rencontre, de discuter avec lui.

Pourquoi maintenant ?
A la nouvelle de l’empoisonnement de De Voisin, j’ai pris conscience du monde cruel, dangereux dans lequel évoluait mon frère. Et je n’ai pas envie de regretter – une fois celui-ci mort – l’absence de dialogue entre nous. J’aimerai le connaître avant qu’il ne passe de vie à trépas.

Mes rapports avec lui aujourd’hui ?
Je vous mentirai s’ils étaient au beau fixe. J’ai conscience que Lucius s’est joué de moi lorsque nous étions enfant. Je ne suis plus aussi candide qu’avant. Mais, c’est mon frère. Et malgré ses travers, je l’aime ainsi. Ma tendresse pour lui n’a pas changé.

Qu’est ce que j’espère en venant à Ambrosia ?
Et bien peut être me rapprocher de Lucius. Essayer de le comprendre. Je ne sais pas.