MALATI AJITABH

« Petite citation »

LE PERSONNAGE

CARACTERE:
La première chose que l’on remarque chez Malati c’est sa réserve contemplative. Femme de réflexion, et non d’action, elle pose sur le monde et les gens qui l’entourent un regard curieux et bienveillant. De nature bonne et généreuse, elle exècre la violence la violence sous toutes ses formes. Ne possédant pas la sagesse et les connaissances de grands érudits, elle s’amuse et s’étonne de tout. Avide néanmoins d’apprendre, elle ne se ferme à aucune expérience même si celle-ci lui paraît étrange. Elle est très proche des éléments et cela lui vient de ses origines. On lui a appris à respecter chaque chose et chaque être et ces croyances profondément ancrées en elles lui font supporter la charge qui est aujourd’hui la sienne sans se rebeller.
Il suffit pourtant de déjouer cette méfiance naturelle à étouffer ses instincts pour découvrir le petit grain de folie qui l’habite et qui semble parfois la pousser dans les mauvaises directions. Loin des conventions et des ordres de ses maîtres, Malati est une jeune femme qui croque la vie à pleine dents et qui a soif d’aventures.


PHYSIQUE:
Malati a l’apparence gracieuse d’une danseuse et la légèreté d’une plume. Jeune brune aux formes pleines et exotiques, tout en elle inspire voyage et une certaine décadence. De ses grands yeux noirs comme l’encre, à ses lèvres à la couleur d’une terre brûlée par le soleil jusqu’à la cascade de cheveux d’ébène brillante comme la soie qui dégringole librement dans son dos. Elle laisse un sentiment de doux désir au creux des reins et ses sourires sont comme une sucrerie avalée en cachette, un délicieux tourment.
Préférant les robes à toute autre tenue, elle aime porter des matières fluides qui n’entravent pas ses mouvements et les plus légères possibles pour ne pas entraver sa démarche gracile. Les étoffes qui la parent sont d’une qualité vulgaire et elle ne possède ni parure, ni maquillage, mais nombreux sont déjà les hommes à avoir séjourné dans la maison des Stenfords et à avoir espéré découvrir le charme d’une autre culture.

HISTOIRE DU PERSONNAGE

Malati est le fruit d’une union adultère. Sa mère, simple servante dans un palais hindous, est tombée sous les pressantes attentions d’un Ambrosien en voyage. Elle tombe enceinte dès son premier séjour et l’enfant est d’abord une source de réjouissance pour l’homme ne parvenant pas à procréer au sein de son mariage. Son emballement se tari rapidement quand sa femme légitime voit elle aussi son ventre s’arrondir après plusieurs grossesses infructueuses. De bébé de l’espoir, Malati devient bébé de la honte et elle est élevée et entretenue par l’argent de son père d’avantage que son affection. L’homme ne pourra cependant jamais la retirer à sa mère et fera de nombreuses visites dans sa couche. Un mélange d’herbe aura vite fait d’étouffer ses écarts de conduite.
C’est donc une enfance stérile qui poursuit la jeune Siddhartienne puisque son visage rappelle à sa mère une union ratée et à son père la honte de s’être fourvoyé en dehors du mariage. On lui inculque les bonnes manières propres à un rang qu’elle n’occupera jamais et les valeurs d’une famille dont elle ne peut faire partie. Même lors de la mort de l’unique fils de son père, et de son épouse, elle ne se voit pas restituer ses droits de jeune héritière. La stérilité des sentiments de son père pour sa mère, aura raison de la santé de cette dernière. Elle perdra la vie des suites d’une longue maladie. Jeune orpheline de 19 ans, Malati sera confiée aux soins d’une première maison pour y entretenir le logis mais sa beauté sans fard attirera trop la convoitise de l’homme du foyer pour qu’elle y conserve sa place. C’est à un nouveau foyer qu’elle sera arrachée, pour être confiée à celui des Stenfords.

Cette fois l’inimitié du patriarche lui est aussitôt acquise. Malati aura beau essayer de rentrer dans ses bonnes grâces, le vieux Stenfords ne supporte pas la teinte caramel trop soutenue de sa peau et ses origines qu’il juge maléfiques. Il reste persuadé qu’elle est une sorcière vouée au culte du démon et de la luxure. Sa femme ne lui accordera aucune espèce d’attention, tant que son confort n’est pas perturbé.
Ce qui changera irrémédiablement l’horizon de la jeune domestique, c’est la présence à demeure du fils aîné des Stenfords, Abraham, un écrivain aux airs mystérieux et difficile à sortir de ses parchemins. Un homme au premier abord taciturne mais devant lequel elle fond comme du beurre s’il a le malheur d’attarder son regard sur elle. Elle ne sait pourquoi, il y a quelque chose chez cet homme passionné par son écriture qui l’exalte complétement et à force de bons services, Malati a réussi à se voir attribuer son confort et le soin de sa personne. Elle apprend rapidement à devancer les désirs de l’homme et n’hésite pas à troquer quelques heures de sommeil à la contemplation de son profil sérieux penché sur ses écritures. Elle le sait, une telle passion ne peut cacher qu’un cœur bouillonnant et des mains chaudes.